March 2003 - Magic

On doit lire magic jusqu'à La Haye, puisque Pascal Hallibert, un jeune Français un peu plus européen que la moyenne, nous a fait parvenir Hoboken, l'album du groupe qu'il a fondé là-bas, TEMPLO DIEZ. Entouré d'un mystérieux et versatile collectif de musiciens, il dresse autant de tableaux graves et profonds. Du bout des lèvres, tout en distance et en résonance, le chant vient hanter des compositions post-rock alanguies, qu'on aurait pu qualifier de minimalistes, quelque part entre Yo La Tengo et Labradford. Mais ç'aurait été compter sans le talent particulier de Templo Diez, sa capacité à ne retenir que l'essentiel pour mieux le laisser retentir, à n'utiliser une section rythmique qu'en cas d'absolue nécessité, à suspendre avec précaution ses quelques instruments dans l'espace. Et c'est finalement un paysage immense, onirique et magistral, qui se dévoile sous ce soin et cette retenue, une suite lente et nostalgique d'accords de guitare, une bribe de mélodie au xylophone, un cha nt tissé de réminiscences pop rock vaporeuses.

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